Trait au feutre bleu, peu appuyé, courbe, de conduite fluide, souple avec une certaine fermeté mais quelques lâchages

• Cette écriture (très) grande, ample, courbe, compacte nous renseigne sur :

une personnalité confiante en ses moyens, épanouie, qui développe d’une façon heureuse et avec assurance son potentiel intellectuel et affectif

• Le mouvement est fébrile, dynamogénié, l’écriture jointoyée, fermée, annelée, serrée entre les lignes et entre les mots, avec des jambages importants, en vasque ou gonflés, des gestes captateurs (lassos, boucles) l’espace est largement occupé sur toute la page, prédominance du noir sur le blanc (encrophile)

Ce scripteur à la primarité dominante, vit le moment présent, libre de toute contrainte, de façon égocentrique et avide. Les pulsions, le domaine sensuel est très investi, il y a barrage à l’inconscient (absence de circulation du blanc).

• Des signes d’ouverture avec la guirlande, une légère inclinaison, le trait chaud, souple, léger et courbe…

nous indiquent que ce scripteur a sur le monde une ouverture, une curiosité et une absence de préjugés. Beaucoup de réceptivité, des intérêts variés, un imaginaire fort.

• La marge gauche est petite, tenue et la marge droite inexistante, avec des mots qui butent sur le bord du papier (‘concernant’ à la première ligne), l’écriture est le plus souvent liée, parfois hyperliée

L’attachement au passé s’accompagne d’une absence de freins à vivre ses désirs. Le recul et la réflexion ne sont pas toujours présents. L’idée directrice est forte, avec refus de lâcher, volonté d’aboutir. Les attachements sont passionnels. Tendance à s’éloigner de la réalité.

· les inégalités de dimension), présence de fil sans tension (voir ‘depuis’ en fin de lettre, inégalités de direction (l’écriture oscille autour de la verticale), l’envahissement, le côté « trop », trop grand, trop compact

nous indiquent que l’équilibre intime n’est pas si évident qu’il ne l’affiche, ni toujours présent. Des contradictions non résolues subsistent. L’énergie est faible et fluctuante avec des moments d’abandon à la facilité. Principe de plaisir important, nonchalance, passivité.

š

Cet homme d’une cinquantaine d’années, a organisé sa vie autour du plaisir. Plaisir de la culture, de la connaissance, plaisir du bien vivre, sans contraintes, plaisir recherché dans un amour inconditionnel des femmes.

Il s’est arrangé une vie de célibataire hédoniste. Une liberté quelque peu débridée, peu d’obligations d’horaires, de temps… Le domaine professionnel a été limité aux seules obligations « alimentaires » et n’est pas la priorité de cet homme pour qui la réussite professionnelle n’est pas un but. Il se veut libre de découvrir, de se cultiver, d‘échanger, de voyager…

De sa naissance à l’âge de trois ans il a été confié à une nounou à laquelle il voue un véritable attachement. Femme opulente et généreuse il garde de son contact charnel un souvenir sans cesse recherché auprès des femmes. Sa mère peu maternante, se reposait entièrement sur cette nounou qui a ainsi joué pour le scripteur, le rôle maternel. A trois ans elle a estimé que son fils n’avait plus besoin de cette personne qui a été congédiée. La séparation a été un véritable déchirement pour cet enfant. Il s’interdit depuis tout attachement durable comme si cela devait toujours se terminer douloureusement.

On retrouve bien dans l’écriture cette fuite en avant, ce refus quasi obsessionnel de l’attachement quelqu’il soit, cette recherche boulimique de plaisirs.

Il s’agit d’un type sanguin lymphatique (selon Hippocrate). L’emploi du feutre est ici caractéristique de la recherche de matière, d’épaisseur ainsi que de la facilité à « glisser » sur le papier.